Ce dimanche j'ai eu la chance de rencontrer un ancien du 2e bataillon de choc 1944-1945.
Paul s'est engagé dans le 2ème bataillon de choc à sa création c'est à dire au moment de l'insurrection Parisienne demandée par le colonel Roll-Tanguy le 19 Août 1944.
En effet, étudiant au Lycée Janson-de-Sailly à Paris 16e arrondissement il forme avec ses camarades une partie du 2 bataillon de choc (à peu près 500 hommes).
La bataille de Paris sera brève et les combats se dérouleront autour de la villa Malakoff non loin de la rue Victor-Hugo.
Les combats se dérouleront principalement rue Victor-Hugo et avenue Kléber jusqu'à la place de l'étoile.
Il y a eu principalement des neutralisations de nids de mitrailleuses et assauts d'immeubles dans lesquels les allemands s'étaient retranchés.
Paul se souviendra également avoir vu une femme tondue bousculée par la foule dans une des rues du 16ème.
Agacé par de tels agissements, il tira plusieurs coups de feu en l'air avec son arme de poing de façon à la libérer de ses agresseurs et de la boule à zéro !
Il lui fit signe de partir par une porte cochère, il ne la reverra jamais.
Ce 25 Août fut aussi les premiers contacts avec les forces françaises...les chars de la 2e DB du général Leclerc arrivant place de l'étoile.
Les combats pour la bataille de Paris s'achèvent et le 2ème bataillon de choc compte ses premiers blessés et morts au combat.
Une plaque commémorative à l'intérieur de la cour du Lycée Janson-de-Sailly rappelle les durs combats :
98 morts et 247 blessés.
Après la libération de Paris il est décidé que le 2ème bataillon de choc monte la garde devant des bâtiments officiels étant donné que les recrus n'ont jamais reçu de formation militaire.
Les semaines commençaient à se faire longues à Paris et puis il devenait insupportable d'obéir aux ordres d'un "communiste" (Roll Tanguy) et de ne pas se battre pour la libération de la France !
Dans cette petite attente Pierre se souviens avoir voulu tester une schwimmwagen sur la Seine fin Août 44, ce véhicule avait été pris à l'ennemi dans un garage-dépôt de la Wehrmacht se situant dans le 16ème arrondissement.
Partis à 3, ils se rendent sur les quais situés place de la Concorde, face à l'assemblée Nationale.
C'est une fois sur l'eau et peut être avec l'agitation à bord que la voiture amphibie se met à couler !
Les 3 compères sont rentrés à la nage !
(J'aimerai savoir si cette voiture est toujours au fond de la Seine de
nos jours ! :)).
Enfin, secrètement 2 officiers du Bataillon vont voir de Lattre fin Août début Septembre pour lui dire :
" on est 1000 et on veut vous rejoindre !"
de Lattre accepte mais il faut se "débrouiller" seul pour rejoindre le front !
Ce qui fut fait !
Des complicités à Paris ont permis la réunion de dizaines de camions avec le plein d'essence.
Les camions sont garés un soir avenue du président Wilson, et dans la plus grande discrétion 500 d'entre-deux sont partis clandestinement !
Prétexte : exercice de nuit !
Paul se souvient avoir été à l'avant du convoi dans un side-car pris à
l'ennemi !
C’est ainsi que se forme le deuxième bataillon de choc, composé de six compagnies dans lesquelles il y a une majorité d’étudiants.
C'est 500 hommes qui vont quitter Paris secrètement, à bord d’une quarantaine de camions et de voitures dans la nuit du 25 au 26 septembre 1944.
de Lattre passera en revue le bataillon à Gray, juste avant les combats, quelle fierté !
Premiers combats :
La guerre continue et c'est le 22 novembre 1944 que le 2e bataillon de choc connaîtra son vrai baptême du feu à Masevaux.
Paul fut grièvement blessé : un éclat à la nuque et plusieurs à la jambe au niveau du genoux.
Il sera évacué d'urgence à l'hôpital de Dole dans le Jura.
C'est là que commencera une évacuation sanitaire assez laborieuse, puisque parti de l'hôpital de Dole, Pierre se retrouvera à l'Hôpital de Dijon puis à celui de Percy à Clamart.
Il finira par s'enfuir de l'hôpital pour passer le réveillon de Noël en famille, sans papier et déclaré mort au combat !
Il se souviendra toujours de sa mère l'ayant retrouvé pour le réveillon de Noël lui demandant ce qu'il voulait manger, il répondit : un bifteck ! que sa mère partit acheter au marché noir et qu'il n'eut pas la force de manger !
Une fois rétabli il repris les combats courant mars 1945 et ce jusqu'à la fin des hostilités.
Masevaux, 1944 |
Masevaux, France |
Insigne brodé d'épaule du 2ème Bataillon de choc
Titre d'épaule 2e bataillon de choc |
INFOS :
http://fr.wikipedia.org/wiki/2e_bataillon_de_choc
Témoignage d'un ancien du 2e Choc :
http://blhhisto.canalblog.com/archives/2007/11/24/7007510.html
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